mercredi 12 décembre 2012

Au-delà De Wanna


Si vous avez suivi les nouvelles d’Haïti cette semaine, vous êtes sûrement au courant du dernier “lobèy”. Oui ce lobèy du type « Fè Wanna mache », cette histoire de viol dans laquelle le Président du Conseil Electoral (Provisoirement) Permanent (CEP) est accusé. Déjà en évoquant ce sujet, je suis certain d’attirer l’attention « des Macho Siwo » et des Féministes. En effet, si évoquer la possibilité du viol par ce grand « Zotobre » ferait de quiconque un « bout Gason » pour les « Macho Siwo »,  questionner la véracité de cette accusation vous transforme automatiquement en complice aux yeux des féministes. Je laisserai le soin, aux émissions de radio et autres fora de discussion, de débattre de l’aspect sexuel de cette histoire riche en rebondissements. Je me permets aujourd’hui d’attirer votre attention sur certains petits détails que ce scandale nous révèle sur notre société et sur le fonctionnement de l’administration publique.

Au fil des conférences de presse et des interviews, on finit par découvrir bien des choses sur certaines pratiques dans l’administration publique. Prenons la fameuse pratique du Parrainage. Personne ne serait surpris de savoir que ce phénomène existe dans l’administration publique. D’ailleurs le groupe Zatrap s’en est inspiré pour composer sa  merengue carnavalesque cette année. Mais saviez-vous que, dépendamment de l’autorité d’un « Gro Palto », il ne suffit que 2 petites semaines pour faire entrer un(e) protégé(e) dans le paradis l’administration Publique ? Saviez-vous que le Zotobre peut décrocher un contrat de 100000 gdes sans que le/la filleul(e) ait  à mettre les pieds (même pas un jour) au sein du Ministère pour laquelle elle est censée travailler. Comme dirait la chanson « Haïti Cheri, Pi bon peyi pase ou nan pwen ». On se rappelle nos fameux députés devenus « consultants » à l’expiration de leur mandat sous l’ancienne administration !

Bon laissons cette histoire d’argent, de contrat, 100000 gdes. Même en période d’austérité, cela ne saurait déstabiliser les caisses de l’état. Mais une autre chose que j’ai appris de ce scandale à la DSK, c’est le niveau de légèreté avec laquelle certaines personnes gèrent les dossiers de l’état. Vue tout l’énergie dépensée pour créer ce Conseil Electoral Provisoirement Permanant, il est surprenant d’apprendre que le président du CEP n’avait pas de secrétaire. Et, que le président a dû se débrouiller en faisant appel à une âme charitable, « une amie » pour  venir jouer à l’assistante administrative au niveau du conseil. Il faut souligner que cette personne, n’étant pas une employée de CEP mais bénéficiant de son statut d’amie ou de protégée, se retrouve du jour au lendemain dans l’intimité du Conseil. Selon les déclarations faites par les protagonistes, elle aurait eu accès au bureau et aux dossiers et, puisque nous sommes en plein E-gouvernement (en passant, le fameux Président n’est pas habile au maniement du matériel informatique), à certains « fichier sensibles » dont la perte aurait provoqué une montée de tension chez le Dignitaire. J’aimerais bien avoir l’opinion d’un expert en administration sur ces cas d’espèce.

Pour ceux qui utilisent ce dossier comme source de distraction, ne vous en faites pas. Ce scandale risque d’occuper le devant de l’actualité encore un bon bout de temps. Honnêtement  Je ne suis pas sûr que  notre société pourra tirer une leçon positive de cette histoire de « viol ». Mais pour ceux qui, comme moi, veulent y croire, je tiens à remarquer que ce « deblozay » de trop est survenu le lendemain de la « Journée Internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes » et la veille du Forum National sur la Réforme de l’Etat autour du thème « Une administration publique moderne et efficace au service de la population ».

Dickens

PS: Merci à Tilou et TNes pour leur aide et support

1 commentaire:

  1. Bien dit, mon frère. Ce qui m'interpelle le plus c'est la légereté avec laquelle l'accusé traite le dossier tout en mettant en exergue certaines incohérences. Comment comprendre que notre fameux Président après avoir déposé (à ses dires) une plainte auprès du commissaire du gouvernement, ait admis la suspecte a sa chambre? Pourquoi s'acharner à l'appeler après son départ de la maison? Je serais pour ma part heureux d'entendre la version du conseiller "médiateur" qui a rendu visite a la présummée victime!!!!

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